Durant toutes les années d’études, on nous apprend qu’il y a une continuité dans la prise en charge des patients. Mais dans la pratique, bien ancrée, on doit « terminer son boulot ». Il n’est pas bien vu de laisser le travail à l’autre équipe. Alors, on se met la pression, on accélère, on termine…
A vouloir tout faire et tout gérer, on peut vite être débordé et s’épuiser.
Quand on ne sait plus où donner de la tête, est-ce qu’on est encore dans le soin ? .
Un service de chirurgie générale
Dans un service de 20 lits de chirurgie, il est prévu 2 infirmiers et 2 aides-soignants pour réaliser les soins : les toilettes pré et post-chirurgie, les pansements, les préparations pour le bloc-opératoire, l’accueil des nouveaux patients, les sorties et les réfections des chambres, les visites médicales, la gestion des appels, la tenue des dossiers de soins,… Il y a de quoi faire .
Quand l’inattendu arrive
En milieu de matinée, alors que tout s’enchaine, ma collègue est prise d’un malaise et doit se rendre immédiatement aux urgences.
Me voilà seul(e) à devoir tout gérer… ça tombe comme un couperet. Et j’ai l’impression que tout s’accélère d’un coup, tout devient urgent, et que le temps défile également à grande vitesse. La panique me prend.

Comment tout faire dans le temps imparti ?
J’accélère le pas, j’enchaîne les soins que je réalise rapidement, je n’ai pas beaucoup de temps pour échanger, je délègue les appels… Je ne peux même pas me poser 5 minutes, je suis épuisé(e), je dois compléter les dossiers de soins avant l’arrivée de mes collègues de l’après-midi. Est-ce que je n’ai rien oublié ?
Une organisation de travail prend en compte un certain nombre de critères
- le nombre de patients par infirmier (et selon la complexité des soins)
- les soins à réaliser dans une gestion chronologique
- le contrôle et les transmissions
Mes 5 conseils pour gérer une surcharge de travail
Quand une organisation de travail est mise à mal, nous ne pouvons plus avoir les mêmes exigences.
Il n’est pas possible d’avoir la même qualité de prise en charge pour 10 patients que pour 20 pour un(e) seul(e) infirmier(e).
Quelle attitude professionnelle adopter ?
- 1- revoir les dossiers et les prescriptions des patients pour réorganiser sa prise en charge
- 2 – classer les soins et prise en charge par priorités
- 3- informer les équipes médicales et aide-soignantes de la situation et du réajustement de l’activité (certaines activités ne seront plus assurées ou se feront ultérieurement) et le noter
- 4- déléguer tout ce qui peut-être délégué aux aide-soignants et aux médecins
- 5- trouver un moment pour se poser, analyser et réajuster si nécessaire – ne pas s’oublier
Se rappeler
La fatigue et le stress sont des états générateurs d’oublis et d’erreurs.
Aujourd’hui tout est Urgent ! Et souvent on se rend compte que ce qui était annoncé comme urgent , le lendemain il ne l’est plus.
Faire le tri en se posant les questions suivantes :
- Qu’est-ce qui est (vraiment) urgent ?
- Qu’est ce qui est nécessaire ?
- et Qu’est-ce qui peut être différé ?
Dans une surcharge d’activité, nous devons aussi admettre que la notion de qualité passe après la nécessité d’un soin.
Solliciter tous les membres de l’équipe
Une équipe soignante saine est une équipe attentive au bien-être de chacun et capable de mobiliser les qualités professionnelles de chaque partenaire pour faire face le mieux possible aux situations exceptionnelles C’est ce qu’on appelle la compétence collective.
