Le toucher est inscrit dans notre mémoire (comme la douleur). Il peut y avoir des souvenirs agréables ( massage bien-être, relation au corps respectueux et bienfaisant) ou douloureux (violence, agression …).
Il est admis que 10% des femmes ont été agressées dans leur vie, ce qui représente 1 femme sur 10 !
Plus de 80 % des soignants sont des femmes et le toucher fait partie intégrante du soin-infirmier.

Dans le soin, avant de toucher, nous voyons, sentons et entendons. Tous ces sens nous apportent des éléments supplémentaires et influencent obligatoirement notre approche en déclenchant une émotion en lien avec un souvenir de notre vécu personnel.
Quelles peuvent être les difficultés liées au toucher
du côté patient

- l’étendue de la plaie (brulure, ecchymoses, plaies multiples)
- la saleté
- l’odeur
- la douleur
- la peur
- le refus du soin
du côté soignant

- l’aspect visuel de la plaie ou de la personne , la saleté, l’odeur
- la violence de la personne (physique ou verbale)
- l’agitation ou l’effondrement
- le jeune enfant ou la personne âgée
- le malade psychiatrique
- la mort…
Chaque difficulté ressentie nous renvoie à une émotion liée à notre propre vécu, et à la représentation que nous en faisons.
Comprendre cela nous permet d’analyser nos comportements et utiliser des outils pour continuer à prendre soin du patient (car c’est ce qui est attendu de notre métier)

Comment toucher : mes cinq conseils
1/ identifier notre émotion en lien avec notre résistance et reconnaître que cela vient de nous, de notre histoire personnelle (qu’il faudra parfois traiter)
2/ calmer cette émotion en prenant une bonne respiration, un verre d’eau, un petit moment de retrait
3/ puis se recentrer sur le patient et notre métier de soignant
4/ prendre son contact visuel puis y mettre des mots pour arriver à obtenir l’assentiment du patient (verbalisé ou non)
5/ toucher avec attention et respect
N’oublions pas
Chaque acte de soin a un objectif précis qui sera annoncé, respecté et réalisé.
Le soin devra tenir compte aussi du seuil de tolérance : la douleur, le temps qu’on y met, la répétition des gestes, les espaces de récupération, les limites personnelles du patient et du soignant.
Les progrès, les résultats (amélioration ou dégradation), les limites du savoir ou du savoir-faire, des connaissances de la médecine ou des thérapeutiques devront être transmis au patient (ou son représentant)
Il s’agit du contrat de soin en lien avec l’éthique professionnelle.
Notre éthique professionnelle est étroitement liée à nos savoirs, savoir-faire et savoir-être : ne la perdons pas de vue et enrichissons la !