Il peut s’agir d’un afflux de patients traumatisés lors d’un attentat par exemple, une série de décès d’enfants atteints de maladie incurable ou de prématurité, une série de décès de patients suite à une épidémie…
Les effets sur la santé
Chaque situation exceptionnelle que nous rencontrons nous demande une attention particulière, un investissement professionnel exigeant, un déploiement d’énergie pour y faire face .
Tenus au secret professionnel nous nous gardons de partager ces situations hors du lieu de travail, et souvent nous n’osons pas non plus partager nos ressentis avec les collègues de peur d’en rajouter aux leurs.
Les comportements observables

fatigue générale, irritabilité, démotivation
fuite face à un nouvel évènement semblable
absences répétées
répercussion sur la vie personnelle et familiale
Le professionnel n’est plus disponible , n’est plus capable ou n’a plus envie de gérer un surplus d’activités

La non prise en compte de ces signes peut engendrer l’épuisement professionnel : le burn-out
Un outil efficace : le groupe de parole
Dans un service d’urgence ou de réanimation, dans un service de gériatrie ou d’oncologie, adultes ou enfants , il est intéressant de mettre en place un système de veille pour analyser les conditions de travail susceptibles de déclencher la mise en place d’un groupe de parole, comme par-exemple :
- quand il y a un décès de patient particulièrement difficile à gérer
- quand l’infirmier, l’aide-soignant ou le médecin qui était en action a été secoué émotionnellement par sa prise en charge difficile ou non maitrisée
- quand il y a cumul de plusieurs décès sur un temps court
- quand il y a cumul de situations graves, traumatisantes, voire dramatiques…

Les objectifs d’un groupe de parole
Le groupe de parole est constitué des personnes présentes lors de ces évènements (équipe paramédicale et médicale), du cadre, du médecin-chef et si nécessaire du psychologue et/ou du médecin du travail.
Les objectifs sont :
- d’exposer le(s) cas ou situations qui ont été vécues, refaire oralement le déroulé de l’histoire.
- Donner la parole à chacun pour qu’il puisse raconter sa version, dire ses ressentis et exprimer ses incompréhensions ou interrogations.
- Echanger pour comprendre et accepter une décision collégiale (même s’il y a des points de désaccord)
- Il est important de respecter chaque intervenant et de laisser se libérer la parole.
- Le régulateur : C’est souvent le rôle du cadre qui est à l’interface des équipes.
Les effets escomptés

Les mots déposés participent déjà à soulager le mental et libèrent les émotions.
L’histoire est ainsi bouclée, on peut passer à autre chose.
- Le professionnel rentre à la maison avec un poids en moins
- Le professionnel peut faire face à d’autres situations difficiles, il sait que l’équipe sera là pour s’entraider
- Le professionnel sait que cet outil existe et qu’ il peut le solliciter
Autres groupes de paroles possibles
Entre les cadres de santé ou entre les médecins pour les domaines spécifiques au métier
Groupe éthique pour les prise de décisions difficiles (arrêt des soins par exemple)
2 réponses
Coucou Karine, merci pour ce commentaire qui fait écho à l’article sur l’application de la règle des 3 R.
https://aucoeurdusoin.re/application-de-la-regle-des-3r-dans-les-soins/
Il est important de comprendre ce que la situation nous renvoie sur le plan émotionnel et de mettre en place des moyens pour se préserver et prendre soin de soi.
Tant de mots sont pourtant jamais posés et s accumulent les uns avec les autres. Dans le monde médicale et partout nos croyances limitantes nous empêche souvent de dire, et de vivre nos émotions. Chaque jour essayons d être franc, avec les autres mais surtout avec nous meme