Du jour au lendemain, on se retrouve professionnel(e), Infirmier (e) Diplômé(e)d’Etat, en face de nos responsabilités. Et quelles responsabilités puisque nous avons la santé et même la vie d’un être humain entre les mains.
Bienvenue dans la grande famille des soignants !
La première prise de poste
Le Diplôme d’infirmier en poche, j’obtiens un premier poste aux urgences pédiatriques d’un CHU. Le cadre de santé me confie à une infirmière -référente qui m’accompagnera dans ma pratique et mes questionnements.

Je me sens un peu plus rassuré car je n’ai qu’une expérience de quatre semaines de stage en pédiatrie.
Les patients affluent
Cependant, c’est le rush aux urgences, nous sommes en période épidémique.
Il faut : Agir ! et Vite ! et Bien !
Tout se bouscule. Je veux réussir à tous les coups, mais… Je n’y arrive pas ! Je passe la main.
L’infirmière – référente voudrait être plus disponible, mais ne le peut pas, les patients sont là et l’urgence n’ attend pas.
Je me retrouve dans l’action
Je ne peux pas rester là à observer. Il faut AGIR !
Je prends mon courage à deux mains, j’applique ce que l’on m’a dit ou appris le mieux possible. Je vois bien que je prends plus de temps, que je suis lent.
Tout arrive en même temps : la commande du médecin, l’angoisse des parents, les pleurs de l’enfant, les paramètres à prendre et à transcrire, la perfusion à poser en présence des parents (je ne suis pas très à l’aise).


Chaque infirmier a dû faire face, à un moment ou à un autre, à ces questionnements et ces difficultés. Comment se prémunir du découragement et de l’envie d’ abandonner ?
Mes 5 conseils pour gérer le manque d’expérience
Je vous propose une démarche méthodologique qui a fait ses preuves dans l’accompagnement des nouveaux professionnels. Cette démarche peut s’appliquer dans n’importe quel service de soins.
Elle est intéressante aussi bien pour les étudiants, les nouveaux diplômés que pour un infirmier qui change de service ou qui réintègre l’Hôpital après une période d’activité libérale par exemple.
- 1- Se former en théorie et en pratique sur les diagnostics prévalents du service
Ce sont les pathologies les plus courantes rencontrées dans le service.
Il te suffit pour cela de demander aux infirmiers ou aux médecins du service. Par-exemple pour les urgences pédiatriques : l’ hyperthermie, la gastro-entérite, le bronchiolite, le mal-être de l’adolescent …
- 2- Enrichir ses recherches
Aller sur internet, se servir des protocoles, des cours…en relation avec chaque diagnostic en terme de savoir, savoir-faire et savoir-être.
Ne te contente pas d’une petite fiche technique…Va le plus loin possible! Tu es infirmier et tu es en première ligne.
- 3- Noter ces informations sur un petit répertoire
Un répertoire permet de classer par ordre alphabétique et rend plus aisé la recherche. Il te permettra d’y avoir recours dès que la situation se présente à toi.
- 4- Se faire évaluer par un infirmier-expert sur le sujet
Pour pouvoir suivre l’évolution de ses acquis professionnels (différents des compétences de formation) et faire son auto-évaluation, tu pourras mettre en place un portefeuille de compétences.
- 5- Ne pas se décourager ! Ne pas s’isoler !
Nous avons choisi un métier dans lequel il faut pratiquer , pratiquer, pratiquer ! pour développer l’aisance de sa prise en charge soignante.
« Une fois que les hommes sont pris dans l’événement, ils cessent d’avoir peur. Seul l’inconnu effraie les hommes » Antoine De Saint-Exupéry
Tout professionnel passe d’abord par une maîtrise de ses gestes techniques avant de pouvoir prendre de « la hauteur » dans ses soins c’est à dire pouvoir gérer un groupe de patients, anticiper …
N’oublions pas

Nous faisons partie d’une communauté dans laquelle les expériences individuelles ou collectives peuvent être exposées, discutées, soutenues.
Participer aux échanges de pratique permet de développer sa compétence professionnelle mais aussi la compétence collective nécessaire pour faire fonctionner un service dans de bonnes conditions.
8 réponses
Je trouve que cela illustre bien ce qu’on ressent en début de stage. Je suis actuellement en stage en réanimation et comme vous le dites si bien dans certaines situations il faut « agir! et vite ! et bien! » avant que le patient ne se dégrade plus. Ce qui est bien en réanimation c’est qu’on est jamais seul, c’est assez rassurant je dois dire, mais il faut quand même être assez rapide dans ses gestes et étant encore étudiante je n’ai pas encore la rapidité et la dextérité que cela exige.
Merci beaucoup pour vos précieux conseils.
Merci Nassiya pour ton témoignage.
C’est bien en fin de formation que l’on prend réellement conscience de toutes les exigences du métier et que la compétence professionnelle s’acquiert au fil du temps avec la pratique et l’expérience vécue de situations multiples.
Tu retrouveras ce sentiment à chaque nouvelle prise de poste. Il faut en être conscient et ne pas se décourager. Tous les collègues sont aussi passés par là, et moi aussi 🙂 . Je te souhaite une belle carrière .
J’ai débuté en Néphrologie/Dialyse. Une spécialité que je n’avais vu qu’en théorie malgré les nombreux stages que nous faisions à l’époque. Du jour au lendemain nous passons,comme tu le dis si bien, du statut d’élève à celui de professionnel de santé. Avec toutes les responsabilités qui lui incombent. Je me sentais effectivement plus lente que mes collègues mais je n’ai pas douté de mon métier. Je savais que c’était celui que je voulais faire. Mais j’avais peur : de faire des erreurs, de ne pas terminer les tâches qui devaient être faites sur ma vacation et de ce fait de surcharger la vacation de ma collègue… Pour mieux comprendre les staff et les attentes du service j’ai fait des recherches à la maison sur les différentes pathologies, sur la dialyse, sur les soins, la greffe rénale…. Je me suis appuyé sur les connaissances de mes pairs (il n’y avait pas d’ide referente) et de tous les acteurs présents dans le service. Et cela m’a permis d’acquérir en connaissance, en compétences et de ce fait en assurance… Ce fut l’une des plus belles expériences dans ma vie de professionnelle.
Merci Sabrina pour ton témoignage.
Oui, nous exerçons un métier qui n’est pas facile car il touche l’humain envers lequel nous avons une responsabilité. C’est grâce à chaque membre de l’équipe que nous pouvons progresser, « les plus anciens accompagnent les plus jeunes » et « les plus jeunes nous aident à nous améliorer ». Ensemble, nous donnons du sens et nous développons la compétence collective qui permet de faire face aux difficultés de prise en charge. C’est le reflet de la bonne santé d’une équipe soignante !
Merci pour ton témoignage Célia.
Oui, vouloir faire tout bien dès le début c’est vraiment ce que tout professionnel a comme objectif et nous sommes un peu « formatés » comme cela.
Mais tu le dis si bien : c’est quand on commence à pratiquer, une fois diplômé, que l’on entre dans le métier et c’est à partir de ce moment qu’on amorce le développement de nos compétences professionnelles.
J’ai créé « le portefeuille de compétences » qui a pour but de suivre ce parcours de développement des compétences professionnelles. Je l’offre en cadeau à mes lecteurs, n’hésite pas à prendre le tien. À bientôt 🙂
Quand je suis sortie des études, j’avais le sentiment qu’il fallait que je maîtrise tout avant d’être « une bonne professionnelle de santé ». En réalité c’est au contact de mes patients chaque jour que je continue à apprendre et que je vois mon évolution (ce qui est très rassurant). Je me rends compte que j’ai été très exigeante avec moi-même alors que sans une pratique quotidienne, différente de celle vécue durant les stages, je n’aurais pas pu apprendre tout ce que je suis en train d’apprendre actuellement. Et c’est d’ailleurs en fonction des patients et des situations que je rencontre que je me documente le plus parce que ces connaissances sont tout de suite mises au service de mes besoins professionnels. Et le plus riche, ce sont les échanges avec mes collègues du paramédical ou mes confrères et consoeurs.
Commentaire d’une psychomotricienne qui s’est déjà demandée si elle était bien à sa place alors qu’elle est passionnée et consciencieuse dans son métier. Merci pour cet article !
On a tendance à vite oublier nos débuts mais c’est vrai, une fois que l’on maîtrise la technique alors on peut s’investir dans le reste et prendre mieux en charge les petits patients, c’est un passage obligé…
Oui Stéphanie, je suis d’accord, c’est un passage obligé !
Ne pas oublier permet également d’être bienveillant envers le collègue qui expérimente et lui apporter l’aide dont il a besoin.